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Incipit de Jacques le Fataliste, Denis Diderot

Par   •  23 Avril 2018  •  1 145 Mots (5 Pages)  •  662 Vues

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maître entrant dans une colère terrible et tombant à grands coups de fouet sur son valet » L36

Cette relation hiérarchique n’est pas toujours vérifiée. Ils ont également une relation d’égal à égal. Jacques prend le dessus par la parole car il parle plus souvent et plus longuement. Le valet ici est le personnage principal du roman ce qui remet en question la supériorité sociale du maître sur le valet. Le maître relance le dialogue mais ne dit rien de particulier, il est banal et inutile tandis que le valet est intéressant et original – conformément aux idées subversives et prérévolutionnaires des Lumières.

2- Le Maître n’a pas de nom ; c’est une marionnette, un rôle avant tout. Il n’a pas d’épaisseur psychologique mais juste une fonction romanesque, il est présenté dans son rôle hiérarchique. A la fin du passage il donne des coups de bâton à son valet lorsqu’ils sont surpris dans la nuit en pleine campagne comme dans une comédie farcesque. Bien que supérieur hiérarchique de Jacques il prend rarement la parole « il ne disait rien » et n’a pas le -dessus. L’esprit et l’intelligence est entièrement dévolu à Jacques son valet.

3- Si le Maître est le disciple de son valet, Jacques lui est le disciple de son capitaine dont il cite régulièrement les propos, «Jacques disait que son capitaine disait » L4. Jacques le valet possède une plus grande épaisseur psychologique même si elle est moindre. L’onomastique du prénom Jacques renvoie au nom du paysan, du valet, de l’idiot, du misérable. Il est par excellence le prototype du valet. Contrairement au valet de la farce ou au valet classique il possède de l’esprit et de l’intelligence. Il est philosophe et entretient son maître sur sa vision du monde et ses aventures amoureuses. «C’est un grand mot que cela» L6. Le Maître ne parle de rien mais Jacques parle de sujets élevés comme la philosophie.

III- Un récit frustrant

1- Un registre réaliste : situation banale, conversations banales, détails triviaux (l’auberge, la nuit en forêt…).

L’épisode du cabaretier, l’épisode du coup feu, l’épisode de son enrôlement L13-17; le dialogue creux L27-32

2- Le romancier est comme Jacques il laisse le lecteur et le maître sur sa faim ; le récit croustillant des amours de Jacques ne vient pas. « Et le moment d’apprendre ses amours est-il venu ? » L31

3- Diderot joue à frustrer son lecteur en ne répondant pas à ses questions, en excitant sa curiosité et en refusant de la satisfaire. Il détruit l’illusion romanesque et nous ne connaissons pas l’histoire des amours de jacques.

« Vous voyez lecteur je suis en beau chemin et qu’il ne tiendrait qu’à moi de vous faire attendre un an » L39-40 ; « Qu’il est facile de faire des contes » L44 et le passage se clôt ainsi « Eh bien, Jacques, où en étions de tes amours ? » L51

Conclusion :

Au terme de notre lecture il va sans dire que le personnage romanesque du valet est très original. Il est plus original que son maître et plus intelligent malgré son statut social inférieur. C’est lui qui mène le dialogue et nourrit la discussion et non son maître. Plus qu’un roman jacques le Fataliste est un anti-roman qui refuse l’illusion de la fiction et montre au grand jour les procédés et les ficelles du romancier.

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