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Huis Clos, scène d'exposition, Sartre

Par   •  16 Octobre 2018  •  1 360 Mots (6 Pages)  •  574 Vues

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2° AXE : « un dur en enfer »

Garcin laisse penser qu’il est brave « je regarde la situation bien en face », que son courage est une attitude ordinaire, que l’adversité ne l’a jamais pris en défaut : « on ne me prend pas au dépourvu »etc. Le jeu des pronoms personnels, impliquent la relation ambiguë que Garcin nourrit envers les autres, et à quel point leurs regards lui importent : « rappelez vous qu’on ne me prend pas au dépourvu » « ne venez pas vous vanter de m’avoir surpris ». Tout cela ressemble fort à de l’autosuggestion ! En plus de son courage, Garcin emprunte deux qualités paradoxales : d’une part le détachement, de celui qui ne craint rien « allons, on vous a sans doute interdit de me répondre, je n’insiste pas », sa vision du noyé et du bronze est une dérision qu’il utilise pour se donner constance. On y voit une volonté pathétique d’alléger le poids de l’épreuve à venir. D’autre part un constant qui-vive qui laisse supposer, par le biais des mots, certes, mais surtout par celui de l’attitude sur scène de sa peur réelle et profonde. (citer didascalies)

Son obsession de la lucidité trahit en effet son désir de maquiller ce qu’il est vraiment : un lâche. Cette lucidité n’a donc d’autre objet qu’elle même. Il perçoit la confrontation permanente avec ce qu’il est vraiment : « je regarderai de tous mes yeux ». L’emploi intransitif du verbe indique qu’il s’agit ici de la conscience, la mauvaise, cela va de soi. En outre l’objet d’une telle acuité est encore à ce stade innommable : Inès lui fera révéler sa lâcheté envers le genre humain et sa cruauté envers sa femme. L’emploi du futur pèse comme une menace, et a bien une fonction prémonitoire.

Si le personnage prétend qu’il « n’ignore rien de (sa) situation », il n’en est pas moins déconcerté, ses nombreuses questions le suggèrent fortement. Le lieu lui même, un salon , embourgeoisé, semble peu propice aux sentiments héroïques, voire sublimes. Le tragique devient farfelu, le registre burlesque semble dominer.

3° AXE : l’humour infernal.

En effet, le comique de mots se double d’un comique de situation. Le groom, sarcastique, fait de l’humour noir « voilà la dignité humaine qui vous revient » à propos de la brosse à dents. Il dénonce ainsi la pauvreté de la conscience humaine, qui tient à peu de choses, et recadre ainsi le pseudo héroïsme de Garcin : « tous les clients posent la même question ». La farce est suggérée : « vous voulez rire ? ». Le comique de mots est également présent dans l’expression : « pour l ‘amour de Dieu », qui n’a pas lieu d’être ici…

Le décalage entre le groom blasé et Garcin en réalité effaré relève quant à lui du comique de situation, mis en valeur sur scène par les comédiens.

L’enfer est par conséquent traité sur le mode burlesque.

Loin de représenter le héros sans peur et sans reproche, Garcin fait figure d’anti héros, ce que pressent le spectateur-lecteur. Cette pièce, de par la rupture avec la représentation traditionnelle de l’enfer se veut résolument moderne. Sa problématique et les angoisses qu’elle met en scène sont contemporaines à l’auteur, la pièce ayant été jouée en 44 pendant la guerre. Elle se veut un appel à l’engagement à travers la destinée déchue de Garcin, qui sert de contre exemple. Mais là n’est pas le seul message, d’autres suivront avec l’arrivée d’Inès et d’Estelle. Alors l’enfer pourra commencer. Chaque paire sera viciée par un tiers, cette pièce est une « pièce de laboratoire » où trois êtres sont mis en situation les uns face aux autres, il n’y a plus qu’à les observer se torturer.

NB : il faudrait davantage citer le texte : toute idée prenant appui sur ce dernier. A vous de compléter !

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