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Evolution de la poésie française au fil des siècles

Par   •  29 Avril 2018  •  3 143 Mots (13 Pages)  •  547 Vues

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Maintenant que nous avons vu que les courants ont permis de renouveler le genre poétique, nous allons voir comment les modernités de styles et d'écritures ont permis à la poésie d'évoluer.

Ainsi, pour que la poésie ne garde pas les mêmes formes fixes ancrées depuis l'Antiquité, des poètes ont essayé d'innover pour que leurs écrits deviennent différents. Les formes dites classiques de poèmes à l'instar des sonnets, des rondeaux et des ballades respectent des codes très précis. En effet, le sonnet, qui a été repris un bon nombres de fois au fil du temps est composé de quatorze vers distribués en deux quatrains et deux tercets ou sizain. Les deux quatrains doivent êtres écrits en rimes embrassées de forme ABBA tandis que les deux tercets doivent respecter le plus souvent pour les poèmes français, les rimes CCD EED. Il peut être écrit en décasyllabes mais est le plus souvent écrit en alexandrins, vers composé de douze syllabes. Les formes antiques de la poésie sont extrêmement codifiés et ce n'est pas tant par originalité que par affranchissement des règles que les poètes ont essayé d'autres formes. Dans ces nouvelles formes se trouve notamment la poésie en prose, écrit où il n'y a plus de vers et par conséquent plus de rimes. Malgré tout, elle est considéré comme poésie car elle est le plus souvent courte et fait appel à la notion d'image, chose très chère à la poésie. Il y eut aussi le calligramme, que l'on retrouve pour la première fois à l'ère baroque dans Le Cinquieme Livre des aventures de Panurge et Pantagruel. Le calligramme, est une poésie qui de par la place de ses mots, créent un dessin. Dans l'exemple ci dessus, Panurge et Pantagruel sont en quête de la Dive Bouteille, et pour mieux la représenter, François Rabelais à utiliser le calligramme pour représenter sa bouteille. Au-delà de ces deux avancés spécifiques dans le milieu de la poésie, il y a aussi des poèmes qui s'affranchissent de ces règles de manières plus subtiles. Pour voir cette différence, nous allons comparer deux poèmes. Charles Dorléans écrivit en 1460 son « rondeau 37 ». Le rondeau est une forme classique car elle aussi suit des ordres très précis. Elle est composé de 13 vers sur deux rimes avec une pause au 5ème et 8ème vers et dont les premiers mots appelés clausule, se répète après le 8ème et le dernier vers tout respectant l'octosyllabe. Difficilement plus codifiée, des poètes à l'instar de Rimbaud avec « Illuminations » prennent le total contre-pied. Bien qu'il soit en vers, le poème n'a pas de rimes, des tirets sont parfois placés à la fin des vers et le poème n'a pas de syllabes délimités comme le sont par exemple les décasyllabes. Ces formes plus ou moins fantaisistes sont toutes différentes mais ont un point commun, leur quête de modernité.

Mais les poètes visant la modernité ne se sont pas qu'affranchis des règles de formes pour leurs poésies, ils se sont aussi affranchis des règles d'écritures inhérentes à la poésie classique. En effet, dans la poésie dite classique, énormément de règles devaient être appliquées pour avoir une « belle poésie ». Par exemple, pour avoir le bon nombre d'alexandrins ou de décasyllabes, il fallait connaître les synérèses et les diérèses des mots par cœur. Ces deux termes s'appliquent aux diphtongues qui lui se traduit par la réunion dans le même mot, de deux sons voyelles qui se succèdent. La synérèse représente la diphtongue en 1 pied alors que la diérèse représente la diphtongue en deux pieds. Par exemple le mot pied est une synérèse car on le prononce en 1 seule syllabe /pied/ alors qu'en poésie le mot lion est une diérèse car on le prononce en deux syllabes /li/on/. En continuant dans les règles, pour avoir la poésie la plus noble, le poète se devait de créer une alternance entre les rimes féminines et les rimes masculines mais aussi il devait faire rimer les singuliers avec les singuliers et les pluriels avec les pluriels. Une autre règle était d'éviter ce qu'on appelle « l'écho » à savoir ne pas répeter un même rime entre la césure et la rime ou entres les différentes césures. La césure représente le milieu d'un vers, par exemple la césure d'un alexandrin se trouve à sa sixième syllabe. La césure est aussi le milieu entre les deux hémistiches d'un vers. Mais ce n'est pas tout, le poète devait aussi prendre en compte les élisions, qui ne sont autres que le fait de ne pas prendre en compte la présence en tant que syllabe à la fin d'un mot, la voyelle -e à la césure mais aussi lorsque le mot suivant commence par une voyelle. Il fallait aussi essayer de proscrire les hiatus qui n'est autre que la rencontre de deux voyelles autres que le -e muet comme « j'/ai/ /é/té ». Les mots courants comme /o/a/sis étaient tolérés. Pour finir, il fallait aussi lier ses vers, ce qui veut dire qu'il ne fallait pas mettre de points pour avoir plus de rythme. Toutes ces règles ont été perçu comme des aberrations par un bon nombre de poètes, et pour contrer ses règles, les poètes n'écrivaient que pour extérioriser leurs idées et non pas pour faire un exercice stylistique. Encore une fois la prose en est un bon exemple car elle ne respecte aucune des règles énoncés ci-dessus. La modernité fut d'écrire pour raconter et non pas l'art pour l'art ,par exemple le courant du Parnasse nous montre. Jean de La Fontaine était un adepte du classicisme, comme le montre ses différentes fables telle que „Le Héron“. On peut alors dire que sa fable était stylistiquement classique car elle respecte toutes les règles abordées auparavant. Le poème de Leopold Sédar Seghor « élégie des eaux » est considéré comme moderne car il n'y a pas de règles spécifiques. De ce fait, à part de dire que ses poèmes sont quasiment les contraires l'un de l'autre, la comparaison est quasi impossible. Est-ce que l'un vaut mieux que l'autre ? Ses formes sont avant tout, les choix personnels des poètes. Mais le style n'est pas le seul critère de la modernité, il n'est qu'un choix pour

s'exprimer.

Ainsi, nous avons vu que le style est un critère du renouvellement de la poésie au cours des siècles mais il n'est n'est pas le seul car au-delà de la forme, le fond prime aussi.

En effet, chaque poète a une histoire à raconter. Certains parlent de grands thèmes qui ont été représenté dans la poésie au cours des âges comme l'amour ou l'Histoire. D'autres poètes ont choisi de s'attaquer à des sujets

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