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Commentaire sur un extrait de "Thérèse Raquin"

Par   •  27 Novembre 2018  •  1 125 Mots (5 Pages)  •  672 Vues

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Il y a même un appel au sens de l’odorat qui se trouve dans le premier paragraphe descriptif : « on ne sentait plus l’odeur de friture et de poussière. » Il fonctionne en éloignant les personnages principaux d’autres personnes, mais plus spécifiquement de la ville de Paris. En articulant la distance de l’urbaine l’écrivain établit que les personnages principaux sont bien dans la brutalité de la nature. Ceci est un environnement qui travaille comme contexte conforme de l’acte brutale du meurtre, mais aussi dont sa brutalité préfigure ce qu’il arrive à la fin de l’extrait. On pourrait même interpréter que les aspects le plus menaçants de l’environnement naturelle (l’obscurité, la sauvagerie du paysage, l’isolement) contribuent activement au meurtre de Laurent.

L’action du récit arrive en entrecoupant la description. Toutes les phrases qui décrivent l’action des personnages (en temps du passé simple) sont très courtes et simples, ce qui contraste nettement avec les phrases descriptives très longues et élaborées qui se trouvent autour d’eux. En termes de parole il n’y a qu’une seule phrase du registre familier qui est à Camille, une phrase pleine d’ironie et de présage car il prédit sa ruine « Il ne ferait pas bon de piquer une tête dans ce bouillon-là ! » L’absence d’une réponse de la part de Camille et Thérèse exagère le silence croissant de l’extrait. Pendant ce passage il n’existe aucune suggestion explicite des réflexions ou des sentiments intérieurs de ni Laurent, ni Thérèse, ni Camille. Alors on a besoin d’interpréter leurs actions. On sait que Laurent ressent du stress parce qu’il « regardait les deux rives avec inquiétude ». Le langage du corps de Thérèse révèle qu’elle a peur, car elle reste « roide » et « immobile ». En outre, la description de l’environnement peut être compris comme une projection de la tumulte interne du couple adultère. En plus de créer un sens de pressentiment et du sophisme pathétique, les phrases descriptives remplacent la transposition directe de la pensée des personnages principaux.

Les descriptions et personnifications des forces naturelles et éléments d’environnement portent un sens menaçant. Tout ce qui est décrit du champ lexical de la nature (« arbres » et leurs « feuilles », la « rivière » et ses « eaux »), est très souvent complété par un adjectif discordant. Dans le deuxième paragraphe « l’eau et le ciel » perdent leurs couleurs naturels en devenant « blanchâtre », mais on vient de lire une description des deux rives (alors, « l’eau ») comme « brun sombre taché de gris ». Ce genre de décalage entrelace un sens de malaise implicite dans le narratif.

Ces éléments du texte fonctionnent à créer un sens de pressentiment, à démontrer l’isolement croissant des personnages, et de développer la tension. Dans son ensemble, tous ses artifices littéraires génèrent un crescendo vers la tentative du meurtre de Laurent, le climax de l’extrait. Le moment abrupt où Laurent commence son acte de violence est dignement choquant grâce à sa forme abrupte (un nouveau paragraphe composé d’une phrase singulière et courte), mais il porte également un sens d’inévitabilité.

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