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Commentaire de Texte le Loup et l'Agneau

Par   •  28 Janvier 2018  •  2 506 Mots (11 Pages)  •  575 Vues

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une certaine clarté du langage. Le rythme du récit est plutôt rapide. En effet, on remarque la présence de quelques alexandrins, comme par exemple au vers cinq "un Loup survient à jeun qui cherchait aventure", au vers sept "qui te rend si hardi de troubler mon breuvage" mais aussi au vers vingt "comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né". Cependant, le rythme est parfois irrégulier et saccadé notamment à cause de l’utilisation d’octosyllabe au vers quatre "dans le courant d’une onde pure" mais également au vers huit "dit cet animal plei de rage". Cette hétérométrie crée un changement de rythme qui complique la lecture et dégage un côté désiquilibré du discours, comme si certains arguments avait plus ou moins de poids que d’autres. On remarque également une accélération du rythme lors de la fin du discours, ce qui fait ressentir aux lecteurs un danger iminent, comme si le fabuliste avait voulu mettre un terme au récit le plus rapidemment possible. Cette fable se solde par ailleurs par la mort brutale et tragique de l’agneau. On retrouve aussi la personnalité cruelle et féroce du loup grâce à l’allitération en "t" présente dans le discours du loup. On notera cette idée du vers sept à neuf "Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage","Dit cet animal plein de rage", "Tu seras châtié de ta témérité". Cette allitération a des sonorités dures qui nous aident inconsciemment à nous forger l’image d’un loup dur et féroce. Même si ce discours paraît en apparence plutôt simple, après réfléxion, on comprend que derrière ce récit de deux animaux, se cache une allégorie bien plus importante.

II) La portée allégorique du texte

Nous pouvons dire que cettte fable possède une certaine portée allégorique notamment présente dans l’argumentation des deux protagonistes et dans la morale.

1) Argumentation du loup

Pour une raison inconnue, le loup tente de justifier l’acte qu’il s’apprête à commettre, alors qu’il agit uniquement guidé par la faim qui le dévore. De ce fait, son argumentation est principalement basée sur de la mauvaise foi. Dans un premier temps, il utilise comme pretexte le fait que l’agneau "troubl[e son] breuvage", vers sept, puis il se tient à cet argument matériel jusqu’au vers dix-huit. L’emploi du futur simple de l’indicatif vers neuf "tu seras châtié" montre que sa décision est déjà prise et que l’argumentation vaine de l’agneau ni changera rien, il est condamné. Niant l’évidence, il reprendra de manière plus acariâtre son argument beaucoup plus loin dans la fable au vers dix-huit, en n’utilisant que trois mots "Tu la troubles", ce qui balaye tous les arguments, quelqu’ils soient, que le jeune mouton venait d’avancer. Dans un second temps, le loup s’attaque à l’agneau en lui reprochant un fait passé, vers dix-neuf "je sais que de moi tu médis l’an passé". D’emblée, le "je sais" empêche le nouveau-né de se justifier étant donné que cet animal féroce est sur de se qu’il avance. Mais l’agneau se justifie tout de même. Le loup essaye alors de placer des connecteurs logiques dans ses phrases afin que son argumentation est l’air plus fondée. Ainsi, au vers vingt-trois et vingt-quatre, on constate l’apparition de deux conjonction de coordination "c’est donc quelqu’un des tiens"et "Car vous ne m’epargnez guère". Cependant, elles ne sont pas justifiées et sont vide de sens. Il conclue sa tirade par "On me l’a dit : il faut que je me venge", vers vingt-six. L’utilisation d’un pronom personnel sujet indéfini caractérise son manque de preuves, d’arguments et peut être de véracité. De plus, il prétend être poussé par quelqu’un qui lui conseillerait de se rebeller contre tous ceux qui souhaite lui nuire, comme les moutons, les bergers et les chiens. On note cette idée au vers vingt-cinq "Vous, vos bergers, et vos chiens". On peut alors penser que l’argumentation du loup est infondée et illogique, au contraire de sa victime.

2) L’argumentation de l’agneau

L’argumentation de l’agneau est bien plus logique et censée que celle de son prédateur. Etant le plus faible, il n’a comme seul attout que son langage, qu’il fait très respectueux. En effet, les termes qu’il emploi pour caractériser le loup sont très polies. On note cette idée au vers dix avec les expressions " Sire" et "votre Majesté". Il reconnaît ainsi la toute-puissance du loup et le flatte, en le vouvoyant, comme au vers dix "votre". Sa première réplique est longue, organisée et logique. On comprend cette idée par l’emploi de l’expression "par conséquent" qui démontre tout à fait l’aspect rationnel de son argumentation, espérant ainsi avoir prouver son innocence. Cependant, le loup semble nier l’evidence et l’accuse d’un acte passé, dont il ne peut être l’auteur, du fait de son jeune âge. Il réplique alors par des arguments raisonnés, qui démontre l’impossibilité de sa culpabilité. On comprend cette idée aux vers vingt et un et vingt-deux "Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né", "je tette encor ma mère". Puis, suite aux nouvelles accusations de son prédateur qui accuse son frère inexistant, il réutilise la raison en lui avouant qu’il ne possède aucun frère et que par conséquent, il est impossible que se soit ce-dernier. Cette remarque peut être notée au vers vingt-trois à l’aide des termes " Je n’en n’ai point". On remarque par ailleurs que les répliques du jeune mouton se font de plus en plus courtes, comme s’il sentait l’inutilité de son argumentation au fur et à mesure que le loup développe ses pretextes infondés avec une férocité grandissante. Mais au-delà du personnage du loup et de l’agneau, nous pouvons trouver dans la morale une certaine critique sociale de la part de l’auteur envers la royauté du XVIIe siècle.

3) La morale

La morale de cette fable est particulière du fait qu’elle se situe dans les deux premiers vers. Cette place originale permet aux lecteurs d’anticiper la fin du récit qui risque d’être tragique, cette idée étant renforcée par l’adverbe "toujours" du premier vers qui rend le sort du plus faible innéluctable. La morale "La raison du plus fort est toujours la meilleure" est rédigée au présent de l’indicatif, le présent de vérité générale. Ainsi, nous pouvons penser qu’elle ne s’applique par seulement au monde animal

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