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Commentaire acte 3, scène ,6 "le jeu de l'amour ou du hasard"

Par   •  26 Septembre 2018  •  1 977 Mots (8 Pages)  •  1 623 Vues

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-Il revient ainsi aux valets d'éprouver avant leurs maîtres la leçon du jeu: l'amour l'emporte sur l'amour-propre, l'authenticité du sentiment importe plus que la recherche de la « gloire» (comme le dit encore le valet en parodiant le lexique cornélien: « Hélas, madame, si vous préfériez l'amour à la gloire, je vous ferais bien autant de profit qu'un monsieur »).

L27 Arlequin se prend même pr un héros cornélien, cf interjection tragique hélas + le dilemme GLOIRE AMOUR

Ainsi, ce triomphe de l'amour va de pair avec un retour à l'ordre social, dans un dénouement qui n'a plus rien de contestataire: chacun reste à sa place et épouse son égal. Malgré la tension de la situation, le comique l’emporte donc…

II Un échange comique

1. Le comique de mots

- La virtuosité de certains jeux de mots marivaudiens est particulièrement bien illustrée ici. Preuve 1 : Comme dans ses autres scènes de séduction, Arlequin s'ingénie à parodier la préciosité de ses maîtres.

Cf 1ère réplique d’Arlequin avec la personnification de l’amour.

Preuve 2 : Vient ensuite la comparaison de la « fausse monnaie », « louis d’or faux » l7-8, ou l’apostrophe précieuse l 33 charitable dame

Mais ce langage parodié s’oppose à celui, plus naturel et plus familier, d’Arlequin l 14 Ah dame, il y a un peu à tirer ici !

Preuve 3 : Acculé à l'aveu, Arlequin use encore d'une périphrase héroï-comique

Preuve 4 : Le plus drôle est sans doute le jeu sur la rime du nom d'« Arlequin» avec les adjectifs «coquin» - qu'il tente d'éviter - puis « faquin» que lui lance Lisette - « je n'ai pu éviter la rime» déplore alors ledit faquin.

Preuve 5 : le comique de répétition exploite à nouveau les effets de symétrie et de contraste qui structurent l'ensemble de la comédie.

Lisette rend à Arlequin la monnaie de sa pièce en parodiant ses métaphores précédentes: « le soldat d'antichambre de Monsieur vaut bien la coiffeuse de Madame» « C'est mon capitaine ou l'équivalent ».

CF anadiploses ou répétition de mots d’une réplique à l’autre, ce qui donne une impression de naturel à ce dialogue, et qui marquent l’étonnement des protagonistes.

Nom 10-11

Soldat 15-16

Soldat d’antichambre 17-18

La coiffeuse de Madame 37-38

Gloire 28-30-31

Preuve 6 : Enfin, le rythme particulièrement vif des répliques et de leur enchaînement renforce cette gaieté comique. stichomythies l13 à 24 + 38 à 40

2. Le comique de situation

Preuve 1 : Comique renforcé par un quiproquo: tandis qu'Arlequin s'empêtre dans ses tentatives de révélation, il ne sait pas que Lisette est elle aussi une soubrette.

Seul le lecteur ou le spectateur savoure ainsi l'équivoque de cet échange grâce au principe de la double énonciation qui permet au spectateur d’assister à cette scène de révélation en en connaissant tous les tenants ce qui renforce l’efficacité de la tonalité comique car il sait ce qui l’attend et peut savourer pleinement le malaise et les jeux d’esprit des personnages.

Preuve 2 : la double énonciation est donc très présente ici :

Ainsi le lecteur comprend les images qu’utilise Arlequin pour se dévoiler, donc en sait plus que Lisette.

Cf 1ère réplique d’Arlequin, qui parle à demi-mots, et n’est compris que par le spectateur, tout comme la périphrase héroïcomique ou la comparaison avec la fausse monnaie.

Preuve 3 : enfin ts les apartés l 1, 11, 22 rendent le lecteur témoin et complice d’Arlequin , et font sourire le lecteur qui est alors le seul à connaître la véritable identité des protagonistes.

3.Le comique de caractères

Le comique est ici mis en avant par le caractère des personnages, leur gaieté et leur vivacité d’esprit.

Preuve 1 : Arlequin est caractérisé dans cette scène par sa vivacité d’esprit. Ses propos reflètent son intelligence : il est capable de recourir à des analogies (métaphores), de mettre en place un raisonnement pour tourner la situation à son avantage et de le mener avec des questions reflétant son esprit : « Haïssez-vous la qualité de soldat ? » (ligne 15). Les apartés montrent aussi sa réflexion en action, ce qui en souligne la vivacité. Il est enfin caractérisé par son langage qui illustre son opportunisme et sa bonne humeur comme à la ligne 24 : « La jolie culbute que je fais là » (Il faut alors imaginer des lazzi qui n'apparaissent pas dans le texte. En effet, "la jolie culbute" que reconnaît Arlequin est peut-être accompagnée d'une de ces acrobaties que le public appréciait tant)

Preuve 2 : Lisette, comme Arlequin, est identifiée par son statut social lors de la révélation. Ce statut modeste est souligné par les termes qu’elle emploie comme « faquin », « magot », ou encore « touche là ». Mais elle est aussi caractérisée par sa gaieté et sa capacité à accepter rapidement et avec bonne humeur la situation. Ceci est montré notamment avec la didascalie « riant ».

(La mise en scène de Paul Nguyen permet de remarquer dans la posture et la gestuelle d’Arlequin et Lisette le contraste entre les costumes et le statut réel. Ils ont l’air maladroits, à l’image de Lisette qui ne sait pas marcher avec ses escarpins à talons et engoncés dans des habits grotesques et sans finesse qu’ils ont choisi car probablement qu’ils jugeaient « classe ». Ils surjouent maladroitement un rôle qui leur sied mal. Le mise en scène participe à mettre en avant ce comique de caractère. Cf photographies de la mise en scène)

CCL :

Légèreté des valets, gravité des maîtres

Cette scène d'aveu mutuel des domestiques trouve son contrepoint avec la scène 8 de l'acte III dans laquelle Silvia garde son

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