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Commentaire, Jean de La Bruyère : Les Caractères 32ème remarque du chapitre « de la cour »

Par   •  19 Avril 2018  •  1 361 Mots (6 Pages)  •  7 921 Vues

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». Et c’est à cet instant que débute la chute car nous pouvons pratiquement voir le mouvement vertical dès lors qu’il commence « à chanceler » qui est un mouvement infime puis lorsqu’il devient « entièrement déchu » ce qui représente le mouvement brutal, l’écroulement et enfin lorsqu’il tombe « dans le dernier mépris », ici on peut donc en déduire que le « flatté » est tombé au plus bas. En effet l’association de deux termes antithétiques « bassesse et complaisance » prouve quelque soit la situation les courtisans feront de toute façon une réputation supérieur à la réalité.

Le flatté se retrouve alors tout le long de ce passage dans une situation d’impuissance : il est seul contre « les machines qui l’avaient guindé » et qui une fois l’ayant fait tomber dans le « dernier mépris » garderont leurs remparts « encore toutes dressées », la seul chose qu’il puisse faire est de rougir « de sa propre réputation » parce qu’il sait qu’aucun compliments ne lui correspond et il en a honte.

Cependant nous pouvons constater que La Bruyère tout le long de ce passage utilise le pronom indéfini « on » sans doute afin d’exprimer une généralisation. On pourrait également croire que c’est notamment pour échapper à la censure étant donné qu’il exprime sa lassitude face a ce comportement et ces flatteries en utilisant la métaphore de l’eau : « on en a au-dessus des yeux, on n’y tient pas. ».D’ailleurs on pourrait se demander quelle importance La Bruyère donne-t-il aux flatterie.

Et bien dans un premier temps il tient à les mettre en avant et à montrer qu’elles sont partout, on le voit dès le début du passage grâce à une accumulation d’endroit « les cours et la chapelle, qui gagne, l’escalier, les salles, la galerie, tout l’appartement... » ce qui montre l’ampleur des louanges, d’ailleurs on peut remarquer que ces compliments sont présents même dans les « appartements » qui à la base est un des lieux les plus intimes que possèdes les courtisans. De même, La Bruyère voit la cour comme une pièce de théâtre puisque les spectateurs applaudissent,

On pourrait même penser que La bruyère nous fait part d’un lien entre la religion et la cour, on décèle un effet antithèse puisqu’il y a la présence de deux faiblesse dont une qui est un péché capital, s’opposant à l’adulation qui habituellement est réservée à Dieu, c’est pourquoi on peut en déduire que les courtisans se trompe sur la valeur de l’adulation. On peut relever un peu plus loin une gradation légèrement décroissante, quasi horizontal : « L’homme d’esprit, de mérite ou valeur » pour laquelle La bruyère aurait pu faire allusion à la symbolique de l’homme dans la religion chrétienne puisque c’est une ligne droite horizontal qui mène à la mort toutefois on peut également relever la gradation ascendante plus puissante « un génie du premier ordre, un héros, un demi-dieu » qui en parallèle ferait référence à la symbolique divine. Par ailleurs on peut remarquer que La Bruyère avait pour but de nous faire comprendre que quelque soit l’a personne si elle possède la faveur du roi elle deviendrait aussitôt comparable a dieu.

En conclusion, grâce à l’étude du texte nous avons pu montrer quelle place les flatteries ainsi que les invectives des courtisans ont dans la vie à la cour, La bruyère nous explique comment les réputations en dépit de la situation progresse par l’emploi d’une structure du texte qui traduit l’évolution chronologique de la réputation : d’abord le courtisan occupe un poste important et il est l’objet de toutes les attentions, puis il « commence à chanceler » et il intéresse beaucoup moins, enfin, « il est entièrement déchu » et il n’intéresse plus personne. La Bruyère démontre ainsi que ce sont les autres qui font la réputation et non pas celui qui est concerné. Le favoris n’a pas vraiment participé à son élévation puisque ce sont les autres qui l’ont placé là où il est et qui le destituent par la suite puisqu’il n’est qu’une marionnette avec laquelle les

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