Commentaire "Eldorado" Candide

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-C’est une cité qui est cachée et coupée du monde extérieur (Candide et Cacambo la découvrent par hasard).

-La description de l’Eldorado s’inspire d’un imaginaire paradisiaque et exotique, cher aux écrivains du XVIIIème siècle : Tout est immense dans ce nouveau monde, comme en témoigne le champ lexical de la grandeur : la porte mesure « deux cent vingt pieds de haut » (l. 3), , les bâtiments s’élèves « jusqu’aux nues » (l. 16). Toutes ces hyperboles nous font imaginer de gigantesques constructions. Le décor paraît exotique, voire paradisiaque avec la mention des fontaines d’où jaillissent d’étonnants liquides : « eau rose », liqueurs de canne de sucre ». L’exotisme nous pousse à imaginer une contrée fort lointaine.

-Les éléments merveilleux, comme les « six moutons qui volaient » (l. 1) semblent suggérer un monde complètement différent du nôtre. Rien n’est semblable au monde connu de Candide. C’est pourquoi tout est décrit avec approximation : « impossible d’exprimer quelle en était la matière » (l. 3), « une espèce de pierreries » (l. 19), ou encore « une odeur semblable à celle du gérofle et de la cannelle » (l. 19), qui sont des épices exotiques elles aussi.

-C’est donc un monde où tout semble supérieur par rapport au monde réel, tant dans l’architecture, que dans les rapports entre hommes.

Transition :

Ce monde idéal et imaginaire semble donc bien éloigné de la réalité : il paraît trop beau pour être vrai, et nous fait penser à un rêve irréalisable.

II-) Une utopie au service de la critique

En réalité, Voltaire ne cherche pas à nous présenter un projet de société qu’il aimerait voir se réaliser. Il souligne d’ailleurs volontairement le caractère irréel de son utopie, dont l’intérêt réside ailleurs.

- Un monde trop beau pour être vrai

-La surenchère constante dans les détails pousse le lecteur à prendre une distance critique par rapport à ce monde

-Ce monde nous représente une vision naïve d’un bonheur parfait, qui nous incite à ne pas y croire

- Voltaire nous présente avec humour cette vision naïve (à travers deux personnages eux-mêmes naïfs) et en souligne malicieusement le caractère irréalisable.

- Voltaire nous montre donc un monde volontairement naïf dans sa vision de la société parfaite et du bonheur collectif. Mais en incitant le lecteur à prendre une distance critique, il l’encourage aussi à regarder sa propre société à travers le miroir de cette société parfaite.

- La critique sociale et politique

La critique est donc ici une critique en négatif : Voltaire ne dénonce pas directement les travers de la société. Il laisse transparaître dans l’Eldorado des éléments qui nous font réfléchir sur la société réelle : en contemplant un monde idéal, il devient possible de se rendre compte de certains défauts qui ont cours dans le monde réel.

-Critique de la monarchie absolue et du pouvoir tyrannique

-Critique du protocole et de la hiérarchie

-Critique de la justice et de la tendance carcérale du régime

-Il reste l’idée que le progrès, les vertus et le savoir sont la clé d’une civilisation meilleure.

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