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Sommes nous prisonnier du temps?

Par   •  24 Octobre 2017  •  2 190 Mots (9 Pages)  •  2 561 Vues

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Le présent est insaisissable mais laisse-t-on fuir sa vie pour autant ? Il est nécessaire de choisir sa vie pour être libre. En effet, les tentations sont grandes, les désirs sont nombreux, toutes ces choses nous détournent de la vraie vie. Sénèque, Dans la vie heureuse, dit : «Etre l’artisan de sa vie», car l’artisan fabrique ses propres mains un projet qu’il décide de lui-même en faisant appel à sa réflexion.

Si on ne fait rien, le temps passe lentement, on s’ennuie et à la fin de la journée, nous avons l’impression d’avoir manqué de nombreux moments. Tandis que, quand on a passé une agréable journée, on peut dire que l’on a pleinement vécu sa journée, et ainsi, sa vie. Bien qu’on ne décide pas de tout, nous avons une partie de notre vie en main, c’est pourquoi il faut s’en servir et non laisser sa vie s’enfuir car ce serait perdre son temps. Chaque homme peut décider et ainsi déterminer son avenir selon ses propres perspectives, c’est la preuve d’une certaine liberté. C’est parce que le temps existe, et donc que la mort nous attend, que chaque journée a un sens. Le temps est un parcours à direction unique qui doit être embelli de nombreuses activités choisies par chacun d’entre nous. On ne peut pas maîtriser le temps. Donc, penser au temps qui passe est signe de pessimiste. Cependant, il nécessite d’en être conscient car sinon on ne se rendrait pas compte de la valeur de chacun de nos moments comme, par exemple, les animaux qui, inconscients de leur mort, ne connaissent pas le temps.

Le temps est le lieu d’activités et de créations de chaque homme. Il nous laisse une certaine liberté tout en nous emportant avec lui vers la mort. Chaque homme agit et essaye donc de posséder le temps, qui, malgré lui, lui échappe, pour être libre. La conscience du temps, autrement dit la finitude, génère le "divertissement" (Pascal, Pensées) car nous préférons nous détourner de la réalité et donc de notre condition humaine. Ainsi, nous fuyons le présent, donc le temps se dérobe de nouveau face à nous, nous n’y pouvons rien.

Les actions produites par l’homme lui permettent de penser à autre chose qu’au caractère éphémère de la vie.

Cependant, les occupations ne le détourne-t-il pas de la vraie vie et du bonheur ? Celui qui se divertit échappe à sa conscience donc il subit sa vie.

Selon Pascal, l’homme est incapable de bonheur car c’est un être temporel : il est incapable de saisir le présent donc il cherche son bonheur dans le passé, ce qui se rapporte à la nostalgie.

En effet, dans le présent, nous savons que notre bonheur est éphémère donc nous sommes malheureux. D’un autre côté, si on oublie que le temps est éphémère, on est inconscient que chaque moment passé est à jamais perdu. En outre, Platon, dans le Phédon, déclare : «Philosopher, c’est apprendre à mourir»

. Pour ce philosophe, la philosophie doit apprendre à faire taire son corps afin d’être maître de lui. Ce ne serait donc que l’âme qui vivrait et qui tirerait l’homme vers la sagesse. Ensuite, Montaigne, contrairement à Platon, dit : «Pour moi donc j’aime la vie». C’est ainsi qu’il déclare que la sagesse, c’est s’exercer à penser à la mort car c’est comme cela que l’on ne la craint plus, et, d’autre part, on apprend à apprécier la valeur de la vie. En effet, la menace de la mort et la fugacité du temps dévoilent le fait qu’il est en quelque sorte de notre devoir d’agir et de bien vivre, sinon on n’aura pas vécu pleinement sa vie et le temps ne se rattrape pas. L’homme décide de donner un sens à sa vie, ce qui prouve que le temps aide aussi à structurer sa vie. D’autre part, face au mouvement implacable du temps, on repense au passé et on regrette certains faits. Cependant, il faut savoir laisser les mauvais moments derrière soi, prendre compte de ses erreurs et se remettre en question, pour ainsi se tourner vers le futur qui nous ouvre de nouvelles perspectives. En effet, impuissants mais actifs, c’est l’homme, et non le temps, qui décide de ce qu’il va faire au cours de sa vie. En outre, Spinoza, dans l’Ethique, dit en opposition à Platon que «La philosophie est considération de la vie, et non de la mort». Pour lui, on ne doit pas faire mourir une partie de soi car nous sommes mortels corps et âme. Enfin, Sartre, dans l’Etre et le Néant, utilise le mot de contingence. En effet, pour lui, toute existence est au départ sans raison, c’est l’homme qui, grâce à sa conscience, donne un sens à sa vie et acquiert ainsi la liberté.

Conclusion :

Le temps n’est-il pour l’homme que ce qui le limite ? Le temps, destructeur, marque l’impuissance de l’homme mais ce dernier est aussi créateur car l’avenir lui permet de réaliser des projets. Ainsi, l’homme a aussi quelques atouts face au temps : il n’est pas un simple spectateur qui subit une fatalité, il est aussi un acteur. Ainsi, le temps s’écoule et mène obligatoirement à la mort. Celle-ci est telle une maladie ou encore une malédiction que possède chaque homme. Ainsi, si nous l’oublions, nous pouvons nous considérer comme des victimes face au temps. Il faut être conscient que la vie a une fin afin de détrôner l’oisiveté et faire quelque chose de sa vie. En effet, Sartre dit : «L’homme n’est rien d’autre que sa vie». Il faut comprendre par là que l’homme a un certain pouvoir sur son avenir qu’il doit modeler et façonner lui-même, cette capacité à se projeter et donc à réaliser des projets est là tout le principe de l’homme. En maîtrisant sa vie, on peut ainsi dire que l’on a vécu. C’est sûrement la meilleure victoire pour chacun d’entre nous au lieu de penser à des choses ordinaires qui nous prennent tout notre temps et qu’il faut donc savoir maîtriser, et non satisfaire à plein temps au risque de perdre sa vie.

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